Cette œuvre fascinante plonge le spectateur dans un moment intime situé dans un paysage exotique, où trois femmes tahitiennes reposent et semblent communiquer dans un environnement mystérieusement lumineux. Le geste pictural est à la fois audacieux et fluide, utilisant des couleurs intenses et saturées dominées par des bleus profonds, des oranges ardents, des roses doux et des verts luxuriants, créant une atmosphère vibrante et énigmatique. La composition s’anime par la forte ligne horizontale formée par les figures allongées et l’arbre sombre et sinueux qui traverse la scène, apportant profondeur et dynamisme.

Les postures des femmes traduisent une quiétude et une tension narrative subtile, leurs expressions sont contemplatives et ambiguës. Le jeu de la lumière et de l’ombre souligne leurs formes, leur conférant une présence sculpturale au sein d’arrière-plans plats et décoratifs — une caractéristique de la transition de l’artiste vers le symbolisme et le primitivisme. Cette œuvre, réalisée durant la période tahitienne, dégage à la fois un désir d’un paradis intact et une critique du regard colonial. Elle invite à ressentir l’écho enchanteur et parfois troublant de la culture et de la spiritualité à travers la couleur et la forme, évoquant une méditation onirique sur la connexion humaine et les forces mythiques.