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Camille Pissarro

Camille Pissarro

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Œuvres

1830 - 1903

Période de vie

Biographie de l'artiste

24 days ago

Jacob Abraham Camille Pissarro, né le 10 juillet 1830 sur l'île de Saint-Thomas dans les Antilles danoises (aujourd'hui les Îles Vierges américaines), fut une figure centrale de l'impressionnisme et du néo-impressionnisme. Son père, d'origine juive portugaise et de nationalité française, et sa mère, issue d'une famille juive française, tenaient un commerce. Cet héritage mixte et son éducation sur une île des Caraïbes ont fourni une toile de fond unique à ses débuts. À douze ans, Pissarro fut envoyé en pension à Passy, en France, où il développa un goût pour l'art et fut encouragé à dessiner d'après nature. De retour à Saint-Thomas, il travailla dans l'entreprise paternelle mais consacra son temps libre au dessin. Sa rencontre avec l'artiste danois Fritz Melbye vers 1850 consolida ses ambitions artistiques, le conduisant à quitter sa famille pour accompagner Melbye au Venezuela pendant deux ans, documentant avec diligence paysages et scènes de la vie locale.

En 1855, Pissarro s'installa à Paris pour se consacrer sérieusement à l'art. Il étudia à l'École des Beaux-Arts et à l'Académie Suisse, mais trouva leurs méthodes traditionnelles étouffantes. Il sollicita les conseils de Jean-Baptiste-Camille Corot, dont l'accent mis sur la peinture en plein air et la capture de la lumière naturelle l'influença profondément. Pissarro admirait également le réalisme de Gustave Courbet et de Jean-François Millet. Pendant ses études, il se lia d'amitié avec de jeunes artistes comme Claude Monet, Paul Cézanne et Armand Guillaumin, qui partageaient son mécontentement à l'égard de l'establishment artistique académique et du rigide Salon de Paris. Ses premières peintures, initialement conformes aux attentes du Salon, évoluèrent progressivement à mesure qu'il adoptait la peinture de scènes rurales et de la vie quotidienne directement d'après nature, développant un style plus personnel et véridique.

Pissarro devint une figure centrale du mouvement impressionniste naissant. En 1873, il joua un rôle déterminant dans la création de la « Société Anonyme des Artistes, Peintres, Sculpteurs et Graveurs », une coopérative qui organisait des expositions indépendantes. Il fut le seul artiste à exposer à toutes les huit expositions impressionnistes de Paris, de 1874 à 1886, démontrant son engagement indéfectible envers le groupe. Connu pour sa sagesse, sa gentillesse et sa personnalité équilibrée, il était souvent surnommé le « doyen des peintres impressionnistes » et servit de mentor et de figure paternelle à beaucoup, y compris Cézanne, qui l'appelait « un père pour moi », et Paul Gauguin. Son œuvre se concentra sur les paysages et les scènes rurales, représentant souvent des paysans et des gens ordinaires dans des cadres naturels, rendus avec une touche fragmentée et une palette lumineuse pour capturer les effets fugaces de la lumière et de l'atmosphère.

La guerre franco-prussienne (1870-1871) contraignit Pissarro, citoyen danois, à fuir à Londres avec sa famille. Il y rencontra le marchand d'art Paul Durand-Ruel, qui devint un soutien crucial, et renoua avec Monet. La découverte des œuvres de paysagistes britanniques comme Turner et Constable renforça leur engagement envers la peinture en plein air. À son retour en France, Pissarro découvrit que les soldats avaient détruit la plupart des 1 500 tableaux qu'il avait laissés derrière lui – une perte dévastatrice pour le développement de son impressionnisme précoce. Sans se décourager, il se réinstalla à Pontoise puis à Louveciennes, continuant à peindre la campagne française. Il se passionna également pour les estampes japonaises, qui influencèrent ses compositions. Son mariage avec Julie Vellay en 1871 donna naissance à sept enfants, dont six devinrent peintres, reflétant l'environnement artistique qu'il cultivait.

Au milieu des années 1880, à l'âge de 54 ans, Pissarro adopta le néo-impressionnisme (pointillisme), influencé par Georges Seurat et Paul Signac. Pendant plusieurs années, il expérimenta cette approche scientifique consistant à appliquer de petits points de couleur pour créer des mélanges optiques, démontrant son désir continu de renouvellement artistique. Bien que cette phase fût relativement courte, car il la jugeait trop restrictive pour capturer ses « sensations », elle souligna son ouverture d'esprit. Dans la dernière partie de sa carrière, Pissarro produisit d'importantes séries de paysages urbains, notamment des vues de Paris (Boulevard Montmartre, Gare Saint-Lazare), de Rouen et du Havre, souvent peintes depuis des fenêtres d'hôtel en raison d'une infection oculaire récurrente. Ces œuvres capturèrent le dynamisme de la vie urbaine avec la même sensibilité à la lumière et à l'atmosphère qui caractérisait ses scènes rurales.

Camille Pissarro mourut à Paris le 13 novembre 1903. Son héritage s'étend au-delà de son impressionnante production, qui comprend des peintures, des dessins et des estampes. Il joua un rôle inégalé dans la promotion des mouvements impressionniste et postimpressionniste, non seulement par son art mais aussi par son soutien indéfectible, ses conseils et ses encouragements aux autres artistes. Son engagement pour l'indépendance artistique, son exploration de divers styles et sa volonté de dépeindre « l'homme du commun » et la vérité naturelle furent révolutionnaires. Les fortes convictions anarchistes de Pissarro éclairèrent également sa description empathique du travail rural et sa critique des inégalités sociales. Il demeure une figure très respectée, célébrée pour son intégrité artistique, sa profonde humanité et son influence durable sur le cours de l'art moderne.

Éléments par page:
Jeunes paysannes se reposant dans les champs
Le Jardin des Tuileries un Après-midi d'Hiver
Le Terrier de Lapins à Pontoise, Neige
Femme se lavant les pieds dans un ruisseau
Baigneuses au bord de la rivière
Paysage enneigé à South Norwood 1871
Le Jardin de l'artiste à Éragny
Maisons à Bougival (Automne)
La fille aux oies à Montfoucault (Givre blanc)
Le Grand Noyer, matin, Eragny