

David Roberts
GB
47
Œuvres
1796 - 1864
Période de vie
Biographie de l'artiste
David Roberts (1796–1864) était un peintre écossais distingué qui, parti de modestes origines, devint une figure de proue de l'art britannique du XIXe siècle. Réputé pour ses représentations méticuleuses et évocatrices de merveilles architecturales et de paysages, Roberts acquit une renommée internationale, notamment pour sa série révolutionnaire de lithographies, « La Terre sainte, la Syrie, l'Idumée, l'Arabie, l'Égypte et la Nubie ». Ses nombreux voyages au Proche-Orient firent de lui un peintre orientaliste de premier plan, capturant des scènes de lieux exotiques avec un détail inégalé et une sensibilité romantique bien avant l'avènement de la photographie. Élu académicien royal en 1841, Roberts laissa une marque indélébile sur la représentation artistique des terres lointaines, influençant la perception du public et les tendances artistiques de son époque.
Né à Stockbridge, Édimbourg, le 24 octobre 1796, David Roberts était le fils d'un cordonnier. Manifestant un talent artistique dès son plus jeune âge, il fut apprenti pendant sept ans chez Gavin Beugo, un peintre en bâtiment et décorateur. Durant cette période, Roberts étudia assidûment l'art le soir, perfectionnant ses compétences aux côtés de son compagnon d'apprentissage David Ramsay Hay, qui devint un ami de toujours. Sa formation formelle était pratique, mais son ambition le poussa au-delà du travail décoratif. En 1815, il obtint son premier emploi rémunéré en tant que contremaître pour la redécoration du palais de Scone. Cependant, c'est son engagement en 1816 pour peindre des décors pour le cirque de James Bannister qui marqua le véritable début de sa carrière artistique, le plaçant sur une voie qui allait finalement le mener loin de l'Écosse.
Le talent de Roberts pour la peinture de décors s'épanouit rapidement. Après une tournée en Angleterre avec le cirque de Bannister, il travailla pour divers théâtres, dont le Panthéon Theatre à Édimbourg et le Theatre Royal à Glasgow, devenant finalement peintre de décors principal au Theatre Royal d'Édimbourg en 1819. C'est là qu'il rencontra l'actrice Margaret McLachlan, qu'il épousa en 1820 ; leur fille, Christine, naquit l'année suivante. Le mariage fut cependant plus tard mis à rude épreuve par les problèmes d'alcoolisme de Margaret. Pendant cette période, Roberts se lia d'amitié avec son collègue artiste William Clarkson Stanfield, qui travaillait également comme peintre de décors et encouragea l'intérêt naissant de Roberts pour la peinture de paysage. En 1822, cherchant de plus grandes opportunités, Roberts déménagea à Londres avec sa famille, travaillant initialement pour le Coburg Theatre et collaborant plus tard avec Stanfield au prestigieux Theatre Royal, Drury Lane, sur des dioramas et des panoramas spectaculaires qui captivèrent le public.
Tout en excellant dans la conception théâtrale, Roberts se consacra de plus en plus à la peinture de chevalet. Il commença à exposer ses œuvres, et trois de ses tableaux furent acceptés par la Fine Arts Institution d'Édimbourg en 1821. Son déménagement à Londres favorisa ses ambitions d'artiste peintre. Il exposa une vue de l'abbaye de Dryburgh à la British Institution en 1824 et envoya des œuvres à la Society of British Artists. Un voyage crucial en Normandie à l'automne 1824 lui fournit une riche matière, et ses peintures de cathédrales françaises, comme la cathédrale de Rouen, commencèrent à asseoir sa réputation. En 1829, il travaillait à plein temps comme artiste peintre et, en 1831, il fut élu président de la Society of British Artists. Ses horizons artistiques s'élargirent encore avec des voyages en Espagne et à Tanger entre 1832 et 1833, qui donnèrent lieu à une série populaire de « Croquis pittoresques en Espagne » reproduits sous forme de lithographies.
Le chapitre déterminant de la carrière de Roberts commença en 1838 lorsque, encouragé par J.M.W. Turner, il entreprit une vaste tournée en Égypte et en Terre sainte. Pendant près de deux ans, il parcourut l'Égypte, la Nubie, la péninsule du Sinaï, la Palestine, la Jordanie et le Liban, créant un vaste portefeuille de croquis détaillés et d'aquarelles. Cette région, riche en signification biblique et historique, suscitait un immense intérêt public en Grande-Bretagne. Roberts documenta méticuleusement les monuments anciens, les paysages et la vie locale, souvent dans des conditions difficiles. Son travail culmina avec la publication monumentale « La Terre sainte, la Syrie, l'Idumée, l'Arabie, l'Égypte et la Nubie » (1842–1849), comprenant 247 lithographies habilement réalisées par Louis Haghe. Cette série connut un succès sans précédent, vendue par souscription (avec la reine Victoria comme première souscriptrice), et fut largement acclamée pour sa précision, sa maîtrise artistique et la grandeur romantique qu'elle transmettait.
À son retour en Grande-Bretagne, le succès de ses œuvres du Proche-Orient consolida la renommée de Roberts. Il fut élu associé de la Royal Academy (ARA) en 1838, avant même la publication des lithographies, et académicien royal (RA) à part entière en 1841. Il continua à voyager, visitant l'Italie en 1851 et 1853, produisant des peintures remarquables de Venise et de Rome, et publia « L'Italie, classique, historique et pittoresque » en 1859. La reine Victoria lui commanda de peindre « L'inauguration de l'Exposition de 1851 ». Dans ses dernières années, il se concentra sur une série de vues de Londres depuis la Tamise. David Roberts mourut subitement d'une attaque cérébrale le 25 novembre 1864, à Londres. Il laissa derrière lui l'héritage d'un des plus grands artistes topographiques et architecturaux de Grande-Bretagne et une figure clé du mouvement orientaliste. Ses œuvres restent des documents historiques inestimables et sont admirées pour leur habileté technique, leurs effets atmosphériques et leur capacité à transporter les spectateurs vers des terres lointaines et historiques.