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John Everett Millais

John Everett Millais

GB

193

Œuvres

1829 - 1896

Période de vie

Biographie de l'artiste

23 days ago

Sir John Everett Millais (1829-1896) fut une figure imposante de l'art britannique du XIXe siècle, reconnu comme un enfant prodige, cofondateur de la révolutionnaire Confrérie préraphaélite (PRB) et, plus tard, l'un des artistes les plus prospères et les plus riches de son époque. Né à Southampton dans une éminente famille de Jersey, les talents artistiques de Millais furent évidents dès son plus jeune âge. Sa mère, une force motrice dans sa jeunesse, facilita le déménagement de la famille à Londres en 1838 pour cultiver son don. Il fréquenta la Sass's Art School et, à l'âge sans précédent de onze ans, devint le plus jeune étudiant jamais admis aux Royal Academy Schools en 1840. Sa précocité fut confirmée par de nombreuses récompenses, dont une médaille d'argent pour le dessin en 1843 et une médaille d'or en 1847 pour sa peinture historique, *La Tribu de Benjamin s'emparant des filles de Silo*.

En 1848, Millais, aux côtés de ses camarades étudiants William Holman Hunt et Dante Gabriel Rossetti, forma la Confrérie préraphaélite. Ce groupe rebelle cherchait à renverser les conventions artistiques académiques dominantes, qu'ils estimaient être devenues stagnantes et excessivement dépendantes du style de Raphaël et de ses successeurs. La PRB prônait un retour au réalisme détaillé, aux couleurs vibrantes et à la sincérité qu'ils percevaient dans l'art du début de la Renaissance, exhortant les artistes à « aller à la nature ». Les premières œuvres de Millais de la PRB illustraient ces idéaux. *Isabella* (1849) fut sa première peinture majeure dans ce style, suivie du très controversé *Le Christ dans la maison de ses parents* (1850). Cette dernière œuvre, dépeignant la Sainte Famille avec un réalisme inflexible dans un humble atelier de menuisier, fut fustigée par les critiques, dont Charles Dickens, pour son manque perçu d'idéalisation et son irrévérence. Cependant, Millais obtint rapidement la reconnaissance critique et populaire avec des œuvres comme *Ophélie* (1851-52), une représentation d'une beauté envoûtante de l'héroïne tragique de Shakespeare, qui devint une image emblématique du mouvement préraphaélite, et *L'Ordre de libération, 1746* (1853).

Les années 1850 marquèrent une période de transition personnelle et artistique significative pour Millais. Son amitié avec l'influent critique d'art John Ruskin, l'un des premiers champions de la PRB, le conduisit à faire la connaissance de l'épouse de Ruskin, Effie Gray. Alors qu'il peignait son portrait pour *L'Ordre de libération*, Millais et Effie tombèrent amoureux. Après l'annulation de son mariage avec Ruskin en 1854, Effie et Millais se marièrent en 1855. Cette période vit également Millais s'éloigner progressivement du détail méticuleux et du symbolisme manifeste de son premier style préraphaélite pour adopter une approche plus large et plus picturale. Ce changement, en partie motivé par la nécessité de subvenir aux besoins de sa famille grandissante, fut considéré par certains, dont Ruskin et William Morris, comme un compromis de son intégrité artistique. Néanmoins, ses œuvres ultérieures connurent un immense succès populaire. Il devint un illustrateur prolifique, contribuant à l'édition Moxon des poèmes de Tennyson et à divers périodiques, et excella dans la peinture de représentations sentimentales d'enfants, comme le célèbre *Bulles de savon* (1886), utilisé plus tard pour une publicité du savon Pears, et de portraits de femmes élégantes.

À partir des années 1870, Millais consolida sa réputation de portraitiste de premier plan, immortalisant des personnalités éminentes telles que Thomas Carlyle, William Gladstone, Benjamin Disraeli et Alfred, Lord Tennyson. Ses portraits furent admirés pour leur perspicacité psychologique et leur habileté technique, souvent comparés aux Vieux Maîtres comme Vélasquez. Il explora également des thèmes historiques, souvent avec une connotation patriotique, dans des peintures comme *L'Enfance de Raleigh* (1871) et *Le Passage du Nord-Ouest* (1874). Parallèlement à ses portraits, Millais produisit un important corpus de peintures de paysages, en particulier des scènes du Perthshire, en Écosse, où il passait fréquemment ses vacances. Ces paysages, tels que *Octobre frisquet* (1870), sont souvent automnaux, mélancoliques et évocateurs d'un sentiment de fugacité, peints avec une touche plus libre et plus atmosphérique que ses œuvres antérieures.

La carrière de Millais fut jalonnée d'honneurs. Il fut élu Associé de la Royal Academy en 1853 et Académicien titulaire en 1863. En 1885, il devint le premier artiste à être créé baronnet, témoignage de sa position estimée dans la société victorienne. Sa carrière culmina avec son élection à la présidence de la Royal Academy en février 1896, succédant à Lord Leighton. Tragiquement, son mandat fut bref ; déjà atteint d'un cancer de la gorge, Millais mourut à Londres le 13 août 1896 et fut inhumé dans la cathédrale Saint-Paul. Malgré les critiques concernant son succès commercial ultérieur, l'héritage de Millais perdure. Il fut une figure centrale qui navigua et façonna le paysage artistique complexe de la Grande-Bretagne victorienne, laissant derrière lui un corpus d'œuvres diversifié et influent qui continue d'être réévalué et admiré. Sa vie et ses relations, en particulier le triangle amoureux impliquant Ruskin, sont également restées des sujets de fascination publique durable.

Éléments par page:
Une collection de dessins préliminaires
Conception d'une Arche Gothique avec l'Artiste et Effie Ruskin s'Embrassant
Image de santé, Alice, la fille de l'artiste
Études de têtes, mains et oreilles pour Non angli sed angeli2
Étude pour la tête de l'amant secourant dans l'évasion de l'hérétique
Mme James Wyatt Jr et sa fille Sarah
Le poème Maid Avoraine de Robert Buchanan 1862